Alfred Spirli, kafe myzik, 1998

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Souvenirs d’un concert au [Kafe myzik] avec le batteur et percussionniste-bruitiste Alfred Spirli. Avec lui, tout est expression sonore en puissance, de l’oiseau jouet au sac plastique, de la poire d’auto à la toupie bourdonnante. Sacs plastiques, casseroles, couvercles en alu, tuyaux d’aspirateur, entonnoirs, bidons.  Le quotidien est son inspiration, le dadaïsme sa vertu. Donnez-lui deux mètres carrés, il en prendra quatre. Alfred Spirli est un musicien entropique. Il étend son jeu jusque dans le public, le rend complice de sa démesure. Drôlerie, maîtrise, punch, finesse. Il accompagne le geste de ses camarades de scène avec une humilité rare. La scène, il sait d’ailleurs la maîtriser à la perfection lorsqu’il faut concevoir des spectacles. En témoignent ses nombreuses collaborations avec Yves Robert, Fred Frith, Paul Rogers, Thierry Madiot, Noël Akchoté, Tom Cora, Les percussions de Treffort, François Raulin, Thomas De Pourquery et tous les membres de l’ARFI.

Ce soir d’avril 1998, au 20 montée Saint Sébastien à Lyon, dans le premier arrondissement, Alfred Spirli joue avec le groupe 32 Janvier. Avec lui, Lucia Recio au chant, Xavier Garcia au clavier/sampler et le regretté Maurice Merle aux saxophones. De riffs mordants en morceaux presque éthérés, 32 Janvier fascine les soixante-dix personnes présentes debout et attentives sous les poutres basses. Dès lors, difficile de se frayer un chemin pour prendre des photos dans l’espace confiné, sombre et enfumé. D’ailleurs, comment photographier quand les bras t’en tombent ?


Matériel : Olympus OM-2n, objectif Olympus f/1.8 OM F.Zuiko — Pellicule : Kodak Tri-X 400 poussée à 800 asa — Date : avril 1998

© Emmanuel Desestré

Photo de jazz band par Lucas Allman