Champs, près Reuilly

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Méditation sur les chemins de la Champagne berrichonne, aux alentours de Reuilly. Si la commune est surtout connue pour ses vins blancs, on y produit aussi des rouges et des rosés. Ici, on visite les étendues nues des champs en hivers, les têtes folles des tournesols et la végétation abondante de la vigne remontant de l’Arnon. Sauvignons, pinots noirs, mais aussi pinots gris qui donnent de si beaux rosés au fruit délicat. Des îlots de forêts ébouriffent ces paysages parfois monotones. La main de l’homme est omniprésente, le paysage est entièrement modelé par l’activité agricole depuis au moins le VIIe siècle. En outre, c’est surtout le remembrement opéré en France dès la fin des années cinquante qui a façonné ces territoires de façon radicale. Il a donné une plus grande profondeur à la vue, là où elle était cloisonnée, incapable souvent de dépasser le bout du champ. Plus d’espace, plus de rapidité, moins de parcelles. Une invention inédite que l’on pourrait apprécier s’il n’y avait pas les conséquences que l’on sait : appauvrissement et pollution des sols, empoisonnement des nappes phréatiques, érosion.

Photographies prises sur les chemins de Pré Bourin, les Noyers et en direction de la Ferté.


Matériel : Leica M6, objectif summicron — Pellicule : Kodak Tri-X & Plus-X — Date : circa 2008

© Pierre Virol

Composition visuelle avec des fils, des épices dans un livre ouvert