Enzo Cormann : Mingus, Cuernavaca

 In Bibliofolie

Cormann, homme de théâtre prolifique, nous a offert ici un « jazz poem », le tombeau de Charles Mingus. Mingus au bout de sa vie, ses dernières heures à Cuernavaca au Mexique (dans la « Casa Verde », lieu paradisiaque entouré d’une végétation luxuriante),  où il passa  quelques jours avant sa mort. Un récit créé, inventé, mais tellement fort qu’il en devient réel. Ce délire rageur est une succession d’errances, de jaillissements, de colères, de stupeurs ! Mingus improvise sa propre vie sur son lit de mort, la drogue, la musique, son enfance… il rêve, divague, désire, devient hideux puis majestueux.

« La vérité est comme une corde de basse, si tu ne la fais pas vibrer, elle n’est qu’un tortillon de métal sans âme. »

Une mise en œuvre pure et belle jusque dans la douleur et le doute, une introspection fulgurante,  un regard quasi interne sur ce géant créatif que fut, enfin, qu’est toujours Mingus ! Une pierre angulaire pour les amateurs de jazz.


Enzo Cormann (2003), Mingus, Cuernavaca, Aix-en-Provence, Rouge Profond (collection Birdland).

image de la salle du restaurant le bistronome à Nicecouverture bleue du livre Tout seul de nicos panayotopolous