édito #13 – 22 avril 2021

Cette année de restrictions et de lutte contre un ennemi invisible a bouleversé notre relation à l’environnement, au mouvement, aux sons ou aux odeurs. Excès de confinement et de télétravail, manque de socialisation, de repas et de concerts. Le quotidien tout entier serait-il devenu répugnant ?

Ce sont notamment ces formes de répugnance ou de dégoût qui peupleront le futur numéro intitulé « Beurk ! ». Car le dégoût, comme sa construction le laisse supposer [dé|goût], est le rejet d’un goût, imaginaire, supposé ou réel. Il concerne nécessairement le ventre : l’aliment qui révulse, la façon de manger d’un convive qui agace, la dégradation des aliments qui soulève le cœur… Mais l’oreille n’est pas en reste : cet instrument qui fait grincer les dents, cette œuvre qui fait bourdonner les oreilles, les sons qui font monter la nausée ou qui empêchent de manger.

Pour vous mettre en appétit, quoi de mieux qu’un dégoût culinaire posé par les mots de leur auteur au creux de votre oreille ? Une mise en scène qui nous rappelle les douces heures du théâtre radiophonique, une Tentation de Saint Antoine toute particulière, par Monique et Antoine Moreau.

La suite des dégustations se fera d’ici l’été, sous forme d’un épandage répulsif de mots, de photos et d’illustrations de nos contributeurs qui se sont roulés dans la fange du dégoût avec, nous devons l’avouer, une certaine jouissance !

édito #12 – 31 décembre 2020

Pour clore en beauté 2020, nous avons déposé sur le seuil un numéro qui vous portera dans l’enfance de la réminiscence, de l’imagination, des petits et grands plats familiaux, des réunions conviviales en chantant, jouant, écoutant la platine ou la télé, de la fantaisie de nos auteurs, sur des rives inconnues ou imaginaires, et, en un mot comme en cent, ça fait du bien !

L’enfance croque à pleines dents et ouvre grand des oreilles vierges d’influences, faites comme elle, laissez-vous porter par les mots et les images offerts par des auteurs inspirés.

Qu’ils en soient ici, de nouveau, remerciés !

Et que 2021 nous offre un retour vers les lieux de culture.

édito #11 – 27 septembre 2020

Des vibrations des cordes cosmiques à la soupe primordiale, des lendemains qui chantent aux diverses manières d’accommoder le temps, l’univers et ses possibles inspirent depuis longtemps la création artistique. Parce qu’il n’est pas hic et nunc, ici et maintenant, l’imaginaire de l’homme s’est donné le cosmos tout entier comme terrain de jeu, et le temps comme matériau à remodeler selon ses envies ou ses préoccupations.

Depuis toujours, nous avons regardé les étoiles, et nous en avons rêvé. Des écrivains les ont célébrées, des dessinateurs et des cinéastes les ont peintes, des musiciens les ont chantées. Lointaines, et pourtant si proches.

Et parce que la gastronomie a ses chefs étoilés et la musique ses stars, nous avons décidé de savourer l’occasion pour vous concocter un numéro spatial… euh… spécial science-fiction, parfois agrémenté d’épices « fantasy » et d’une note de « fantastique ». Nous nous sommes régalés à mijoter ce cinquième numéro et nous espérons que vous vous délecterez de l’aventure. (Nathalie Labrousse-Marchau)

édito #10 – 11 mars 2020

Depuis longtemps déjà, Le ventre et l’oreille mûrit un numéro consacré au temps et au mouvement, deux notions intimement liées qu’il nous a paru opportun d’explorer.

Que nous soyons dans un temps suspendu, confiné ou trépidant, nous sommes tous soumis à ses aléas. En cuisine, nous minutons, chronométrons, rythmons et synchronisons nos mouvements. Il en est de même en musique, seuls ou en orchestre, dans tous les répertoires, sur tous les continents. Même si nous n’avons pas tous la même conception du temps, nous apprivoisons cette variable. Elle nous échappe aussi, elle nous rattrape et nous la rêvons.

Déplacement, exil, expérimentation, périple, tempo, baguette, mésentente, xylophone, danse, photographie, nostalgie, apparition, rêve, philosophie, lenteur, origines, temps rompu, compost & révélation : voilà ce qu’abordera ce numéro de Lvelo. Une exploration du mouvement, ceux du corps, de l’esprit, de nos émotions, du son, de l’écriture musicale, des goûts. Bon voyage dans ce quatrième numéro thématique.

édito #9 – 18 mars 2020

Nous voilà dans de beaux draps. Contraints à des espaces confinés, dans le meilleur des cas avec ceux qui nous sont chers. Notre temps nous est rendu, sans ses repères habituels, comme un sujet de dissertation dont il reste tout à écrire. Qu’à cela ne tienne, pour Lvelo, la recette est évidente : se remettre aux fourneaux, tenter ces plats qui nous faisaient résistance, réapprendre à pétrir notre pain, à faire frémir nos bouillons, à user des restes pour créer des plats divins. De même, répéter fenêtres ouvertes nos gammes, se lâcher dans des bœufs ou de petits solos intimes bref, remplir tout ce temps à nouveau disponible, ce temps en suspens, par toutes ces activités que notre vie trop occupée avait justement mis de côté.

Et après avoir arpenté le monde des Ustensiles & des Instruments, nous vous concoctons, comble d’ironie, un prochain numéro, depuis longtemps réfléchi, autour du thème « Temps & Mouvement ». Prémonitoire, dites-vous ?

édito #8 – 22 décembre 2019

Sous le sapin de Lvelo, un numéro, le 3. Cette fois, nos lutins favoris (on le sait, c’est eux qui font tout le boulot pour M. Noël) vous ont concocté un recueil de textes surprenants autour d’une thématique fondamentale : « Ustensiles & Instruments », « Instrument ou Ustensile », telle est la question. Que seraient la musique sans instruments, la cuisine sans ustensiles ? Quel rapport entre l’instrument et ce musicien qui devient instrumentiste, entre l’ustensile et celui qui se dit cuisinier (et non ustensilier) ?

Ce numéro vous dévoile un monde qui s’ouvre à chacun, un monde fait de relations ténues, subtiles, passionnées, mais aussi douloureuses, tourmentées, contrariées, entre l’outil et son maître. N’est pourtant pas maître qui veut : outil, ustensile, instrument, sont tout sauf (des) accessoires. Une thématique qui nous tenait à cœur tant elle fait écho aux proximités, et pas seulement sémantiques, entre l’art du musicien et celui du cuisinier, qui s’expriment avant tout dans le partage.

Empoignez vos outils, accordez vos violons, aiguisez vos lames, ce numéro est notre ultime livraison de 2019. Régalez-vous, nul risque de crise de foie !

édito #7 – 16 novembre 2019

Lvelo a un an. Nous sommes heureux.

Pas seulement par autosatisfaction du devoir accompli (bon allez un peu quand même). Pas seulement parce que nous avons rencontré des personnes passionnantes, drôles, sombres parfois ; que nous avons gagné beaucoup de contributeurs, perdus quelques-uns (mais très peu parce qu’on est très gentil, hein). Pas seulement parce que deux (bientôt trois) numéros thématiques nous ont permis, et à vous aussi on l’espère, de creuser des sujets selon des angles parfois attendus, souvent incongrus. Pas seulement parce que vous, lecteurs, êtes au rendez-vous — même si on aimerait rallier toujours plus de passionnés !

Mais aussi et surtout parce, l’an prochain, nous aurons une pleine journée de plus pour vous faire déguster nos gloubi boulga culinaro-musicaux ou l’inverse et ça, ça nous met en joie ! Et parce qu’une revue ne vit pas sans lecteurs ni sans rédacteurs, soyez prosélytes, faites notre propagande, lancez vous si vous hésitiez encore et rejoignez-nous. Vous verrez, ça vaut le coup.

édito #6 – 28 juin 2019

Vous vous dites gourmands, bons vivants, amateurs éclairés de bonne chère, dégustateurs avisés de vin, de bière, de champagne ou encore de saké, voire tout à la fois. Cependant, vous êtes-vous seulement interrogés sur la nature-même de cette gourmandise ? Si la gourmandise est une sorte de valeur plutôt positive en France, quoique parfois moquée gentiment, avez-vous jamais investigué ses risques, ses excès, ses déviances, ses manques parfois ? Sa réalité en dehors du domaine de la gastronomie : musique bien sûr mais aussi plastique, poésie, sculpture, sociologie, religion…

Oui la gourmandise est partout, en tout. Ce sont tous ces aspects parfois surprenants de la gourmandise et de la façon de l’expérimenter que nous vous invitons à découvrir dans ce deuxième numéro thématique de la revue Le ventre et l’oreille. Un recueil qui espère à la fois vous faire explorer des recoins insoupçonnés de l’histoire de la gourmandise et vous ouvrir à de nouveaux regards, incongrus parfois, créatifs toujours.

Et si au-delà de toutes les facettes des gourmandises développées ici, vous en envisagiez d’autres, n’hésitez pas à les partager avec nous, nos pages vous sont ouvertes !

édito #5 – 1er avril 2019

Ça y est le printemps est là, et bien là. S’il est dans bien des chansons populaires, le printemps marque surtout la renaissance des couleurs dans les assiettes, des saveurs en bouche, et de réjouissances plus variées des papilles.

Outre le retour du soleil, la fin du signe des Poissons en annonce un autre, plus farceur… Origines sombres entre paganisme et symbole chrétien, le Poisson d’avril (voir plus bas l’illustration magistrale de J.-P. Terranova) est de ces journées régressives où l’on oublie un peu l’adulte qu’on est devenu.

En cuisine, il peut être l’occasion de donner voix à sa créativité sans craindre de faire un four : poisson blanc et festival de verdure (asperges, choux, blettes, épinards, voire même une petite incursion en Italie avec le fenouil), mais aussi, pourquoi pas, laisser encore parler les agrumes dont l’acidulé et la fraîcheur nous quitteront bientôt, donner une dernière chance aux pommes, poires, kiwi ou taquiner la rhubarbe qui s’éveille. Poisson | légumes | agrumes, serait la sainte Trinité de ce début de printemps, histoire de se requinquer avant les agapes chocolatées de Pâques.

Et si vous ne l’avez déjà fait, effeuillez Le Nouveau, notre premier numéro thématique, à dévorer sans modération !

édito #4 – 26 février 2019

Le voici, il est tout beau, tout chaud, tout… nouveau !  Le premier numéro thématique de votre revue Le ventre et l’oreille est accessible à tous en ligne dès aujourd’hui : un petit clic pour une grande découverte…

Le nouveau se niche souvent dans chaque détail de notre vie, au quotidien. Dans la cuisine familiale, dans les actes les plus élémentaires, dans notre quête DU disque perdu de vue… le nouveau a titillé l’histoire de la musique, se déploie parfois dans la répétition, ritualise des moments et fructifie l’imagination. L’écoute répétée d’une musique peut faire surgir en nous des sentiments inédits, en particulier lorsqu’elle est annonciatrice de découvertes, de nouveauté. Et si la cuisine projette parfois les individus dans une nouvelle vie, que dit le cinéma de ce qu’ils mangeront dans le futur ? Tout cela sera-t-il bien nouveau ?

Venez partager un regard nouveau sur les expressions culinaires et musicales, goûtez à ce premier numéro de Lvelo ! Bonne dégustation.

édito #3 – 26 janvier 2019

Si, comme nous, vous aimez la radio, en ce 26 janvier, c’est Michel qui inonde les (bonnes) ondes. De Michel, je ne connaissais pas grand-chose de plus que son grand talent accordé à celui de Jacques faisant virevolter des demoiselles et des parapluies ; ou encore sa voix modulée sur des moulins of my heart dont la simplicité mélodique cachait une réelle complexité de composition et d’exécution. Car Michel était grand. C’est un fabuleux documentaire découvert sur la bonne chaîne franco-allemande qui m’a saisi comme une révélation. Lunettes d’un modèle sixties unique déjà vissées sur le nez, il fut reconnu très jeune par les plus grands du jazz, qu’il ne tarda pas à rejoindre au Panthéon des compositeurs précoces, exceptionnels et novateurs. Je ne chanterai pas ici les louanges de Michel, bien d’autres camarades s’en acquittent aujourd’hui et sans doute demain. Mais parmi les défis relevés par Michel, il faudra retenir celui d’avoir fait chanter la jeune Catherine, sur des mélodies plus ou moins improbables, et même culinaires. Serge, lui, a eu bien des années après le mérite de comprendre qu’elle serait meilleure en « parler-chanter » qu’à tutoyer les aigus.

Cependant il ne faudrait pas que Michel éclipse Marcel parce que celui-ci a choisi de s’envoler avec quelques lunes d’avance. Marcel, c’était le souffle et la fièvre de l’accordéon portant les vocalises de Brel, Montand, Barbara et bien d’autres. Marcel, apôtre de cet instrument si difficile à maîtriser et pourtant souvent relégué par la bienpensance classique au rayon du bal musette, doit faire chauffer les étoiles à l’heure qu’il est.

Plus oreille que ventre mon propos me direz-vous ? Certes, mais nos collaborateurs sont là pour rétablir l’équilibre et toute l’équipe vous concocte une grande nouveauté pour ce début d’année : le premier numéro thématique de LVELO, tout numérique et que vous pourrez déguster en libre accès ici même ! Alors, ouvrez l’oreille, ayez les crocs, LVELO est là pour vous régaler !

édito #2 – 23 décembre 2018

Noël approche avec son lot de lumières, de réjouissances, mais aussi d’excès et de délaissements. Que penser de ces fêtes dispendieuses en des temps plus propices à la diète écologique qu’à l’étalage consumériste ? Le ventre ne se laisse pas tirer l’oreille si facilement et compte s’atteler bientôt aux dimensions écologiques, économiques, sociales et politiques de nos façons de manger et d’écouter. Il faudra toutefois attendre quelque temps.

En appétit après cette première salve d’articles variés, nous tenterons de vous rassasier avec notre premier numéro qui sortira en 2019, tout chaud et croustillant. Pour patienter, Le ventre et l’oreille vous a concocté quelques zakouski : du populaire et du sacré qui se jouent des tours, de la cuisine instrumentale relevée de pipéracées, une chasse au concerto dans Londres, une avalanche de bulles et des mélanges savants, des disques pour mettre sous le sapin (si ce n’est pas encore trop tard), des sucreries colorées virtuelles, une exploration gustative, de la capsaïcine plein les mirettes, de l’amertume poétisée et des émissions de radio prophétiques. Que tous ceux qui ont contribué à cette dernière brochette d’articles (et celle d’avant) soient généreusement remerciés pour leur contribution car c’est grâce à eux que… vous allez déguster !!

Toute l’équipe de LVELO vous souhaite une bonne fin d’année et espère vous retrouver en 2019 pour une rentrée riche en goût et en couleurs sonores.

édito #1 – 15 novembre 2018

Si le troisième jeudi de novembre est connu pour voir péter les bouchons du Beaujolais Primeur, il sera désormais le jour de dévoilement de notre revue Le ventre et l’oreille, que nous espérons faire vôtre très vite ! Comme toute première fois, nous sommes transis, rougeoyants, timides et à la fois très excités dans les coulisses, à l’heure du tomber de rideau sur des pages pour le moment virtuelles mais noircies de contenu bien réel, du concret, du tangible, bref, du lourd … mais pas de l’indigeste ! (On l’espère) Le ventre et l’oreille, « LVELO » pour les intimes, se situe au confluent du culinaire et du musical, à travers un prisme multiculturel : littérature, philosophie, cinéma, arts, spectacle, radio, tv… tous ont à dire sur ces deux plaisirs, de la panse et du pavillon.

Un maillage et des mariages qui ont donné naissance au florilège de contributions que nous sommes très heureux de soumettre à vos sens avertis : des steaks et des haricots qui ne font pas que du cinéma, le corps qui fait son et le son qui fait corps, une invitation à déjeuner de Kant, des batteries de casseroles qui n’ont rien à envier à celle de Manu Katché, de la poésie de l’assiette, les graphies oubliées de la musique ancienne décryptées pour vous, des mises en scène pantagruéliques, de la douceur aussi… Sans oublier l’effraction dans le réel des auberges à visiter, des airs à découvrir, des livres à dévorer ou des reportages à écouter tranquillement.

Pour partager avec vous notre goût du bon et du beau, nous nous mettons à table (et à nu !) sans en faire un plat. Que tous nos contributeurs de la première heure, qui ont répondu présent avec engouement et dans toute la richesse de leur singularité, soient ici largement remerciés car c’est grâce à eux que… vous allez déguster !!


La rédaction : Orianne Hurstel & Emmanuel Desestré