La tartine
J’ai fait mes premières armes le dimanche après-midi sur d’épaisses tranches de pain Poilâne, surmontées d’une épaisseur équivalente de beurre, de Dakatine et de miel. À cet âge, on ne fait pas dans le glacis et les chichis, mais plutôt dans la consistance. En tout cas, quel délice d’étaler lentement ces couches bien grasses !
Ce n’est que bien plus tard, à l’automne de ma vie, après avoir beaucoup croqué, que je suis revenu au concept de la tartine, que j’ai troqué le pinceau pour le couteau.
J’ai voulu fuir les idées creuses, grimper en épaisseur, aller vers la matière.
Plus on tartine, plus les tubes de peinture sont lourds, plus c’est dur d’arriver au col d’où on a une magnifique vue sur la mer. La loi de la tartine est dure, mais c’est la loi.