Ne jamais rien affronter, même la fin du monde, sans un solide petit-déjeuner

 In Chroniques

“One should not attend even the end of the world without a good breakfast.”[1]

 

 

1. « Son origine impure »[2]

L’inspiration de cette notule est puisée dans l’article[3] de Pascal J. Thomas paru dans Univers 1985. Ce texte bien trop court abordait, parmi d’autres clichés sur la vie quotidienne des auteurs américains de science-fiction transposée dans leurs romans, ceux de leurs habitudes alimentaires au petit-déjeuner : le concentré de jus d’orange surgelé (FCOJ, Frozzen Concentrated Orange Juice), les œufs en poudre et le café[4] sous ses différentes appellations.

Cette lecture pleine d’humour m’a bien sûr fait penser aux écrits de Robert A. Heinlein, mon auteur de SF préféré. En effet, l’une des critiques couramment émises sur l’écriture de ses fictions tardives concerne la profusion de descriptions détaillées des faits les plus quotidiens. Or une bonne partie de ces scènes ont lieu lors de la préparation ou du déroulement du petit-déjeuner.

Un balayage rapide des œuvres de Robert Heinlein indique en fait une attention croissante portée aux détails du petit-déjeuner au cours de sa carrière. C’est à cette excursion gastronomique que je vous invite.

 

2. « Son Absurde Héritage ? »[5]

Une part de l’éducation de Robert Heinlein (familiale, puis militaire) et de son expérience en mer peut expliquer les mentions dès ses premières œuvres de ce moment important de la journée et l’origine des préceptes que ses personnages vont s’appliquer : « Manger selon des règles ou dès qu’on le peut ». Si ces préceptes sont valables pour tous les repas, ils sont particulièrement applicables aux petits-déjeuners.

2.1. Les règles de l’enfance

Dans Au-delà du crépuscule,[6] son dernier roman, la protagoniste grandit comme lui-même au sein des vertes collines du sud du Missouri, à la fin du xixe siècle, dans les règles strictes d’une éducation méthodiste. Les trois repas y sont pris à des heures fixes de la journée et aucun retard n’est admis.6a

Ce sont des règles éducatives qui ont marqué son enfance et qui apparaissent souvent dans son œuvre.

2.2. Les préceptes militaires

Comme l’a directement connu Robert Heinlein, diplômé d’Annapolis et qui commença une carrière d’officier dans la Navy, nombre de ses jeunes héros qui, eux, s’engagent dans des forces spatiales ou se retrouvent à bord de vaisseaux, apprennent vite l’importance de la nourriture : « bien manger dès que cela est possible » est une maxime militaire qu’il se plaît à répéter.

Le personnage iconique de Lazarus Long apparaît dans la novella Les Enfants de Mathusalem[7] en 1941. Il y applique ces principes — et l’on a aussi alors le détail de ce que Heinlein considère comme un « vrai » petit-déjeuner :

« […] Il y a moyen de manger un morceau ? On était un peu pressé ce matin.
— Certainement. » Il l’emmena au mess, tira deux cafés pour son camarade de garde et lui-même et laissa Lazarus seul avec l’autochef. Il consomma la bagatelle de trois mille calories, sous la forme de saucisses, œufs à la coque, petits pains chauds avec beurre et confiture, café crème et accompagnements divers. Selon lui, il valait mieux faire le plein car on ne savait jamais quand on en aurait de nouveau l’occasion.7a

En revanche, un officier et son humeur ne sauraient dépendre de ce petit-déjeuner, comme nous le dit Time for the stars[8] :

« Tu ne comprends pas ? Nous sommes capables de refuser un capitaine de vaisseau qui a un taux de glycémie trop bas au réveil et une tendance latente à la mauvaise humeur avant d’avoir avalé son petit-déjeuner. »8a

La seule bonne raison de sauter le petit-déjeuner ou d’alléger celui-ci est ne pas déclencher le mal de l’espace lors de l’apprentissage des séjours en chute libre (Heinlein compatit : il a lui-même toujours dû lutter contre un fort mal de mer sur les bateaux les plus remuants où il était affecté).

« Quelques-uns d’entre vous semblent avoir oublié le conseil, que je leur ai donné hier soir, de manger ce matin le moins possible. Vous allez subir l’épreuve dite de l’accélération variable. Nous appelons cela les Montagnes russes. Croyez-moi, cette épreuve ne convient guère aux estomacs trop pleins ! »
Matt avait déjà commandé un petit-déjeuner copieux. Il se ravisa et se contenta de toasts et de thé au lait. Et il remarqua que Pierre Armand ne tenait aucun compte de ce que le cadet venait de dire car, ayant déjà englouti des œufs au plat, il attaquait un steak aux pommes de terre.[9]

Quand il ne leur est pas possible de petit-déjeuner ou lorsque celui-ci est interrompu, les personnages deviennent grognons ou irritables. Chez Heinlein, c’est souvent aussi le signal avant-coureur de choses graves ou de rencontres désagréables dans la narration.

 

3. « Son Éducation Excentrique »[10]

Dans le corpus des nouvelles et romans de Robert Heinlein, les petits-déjeuners en eux-mêmes prennent avec le temps une importance croissante pour les personnages dans la narration : j’ai distingué quatre étapes chronologiques dans cette évolution.[11]

3.1. Les premiers textes et l’Histoire du futur (1939-1947)

Dans les premiers textes de Heinlein, souvent inscrits dans son Histoire du futur, les petits-déjeuners font l’objet de quelques mentions (une poignée d’occurrences du mot par texte).

Ils participent de l’inscription dans la vie quotidienne de cette expérience concrète du futur à laquelle nous convie l’auteur. Ces moments sont souvent silencieux, l’occasion de lire le journal, de réfléchir ou de se préparer à la journée qui commence. Les mentions et les scènes s’y rapportant sont brèves et laconiques.

Ces deux premiers exemples sont tirés de la longue nouvelle « Héritage perdu »[12] (1941) qui n’est pas, elle, inscrite dans son Histoire du Futur :

— Je ne sais pas… Si nous prenions le petit-déjeuner.
Ils mangèrent dans un silence recueilli. Ils avaient besoin de faire le point, pour l’instant, ils étaient désorientés. Vers la fin du repas, ils levèrent tous trois les yeux en même temps. Phil rompit le silence.12a

Phil lui fit place.
— Eh bien, qu’en penses-tu, toi ?
— Mais… La même chose que toi, j’imagine, je suis perplexe… Verriez-vous un inconvénient à ce que je prenne mon petit-déjeuner… Ou, au moins, à ce que je boive une tasse de café ?
Bierce entra comme ils finissaient le petit-déjeuner, avant qu’ils aient eu le temps de reparler. Un accord tacite leur avait fait garder le silence tout au long de ce repas qu’ils réduisirent au minimum.12b

Dans « Qu’il est bon de revenir ! »[13], le couple de retour sur Terre après un long séjour lunaire, commande son premier petit-déjeuner à un automate de chambre d’hôtel : il s’agit d’un petit-déjeuner américain typique qui ne va guère déconcerter le lecteur du numéro du Saturday Evening Post de 1947 où paraît cette nouvelle :

Une fois allongé, il se tourna vers le téléphone et cria : « Service !
— Commandez, je vous prie, répondit une voix douce.
— Du jus d’orange et du café pour deux, six œufs brouillés et des
toasts. Faites-nous aussi porter le Times et le Saturday Evening Post.
— Dix minutes.
— Merci. »13a

L’intrigue de certains textes s’appuie parfois directement sur ce moment particulier de la journée, comme l’illustrent les deux exemples suivants.

Dans « If this goes on— »[14] (1940), les États-Unis sont sous le joug d’une dictature militaire. Le protagoniste John Lyle a suivi une formation militaire à West Point. Il est sensible à ce que ses petits-déjeuners soient retardés ou perturbés dans la première partie de la novella ; c’est un moment de rencontre avec son camarade, mais aussi de partage à l’extérieur avec un confrère conspirateur avant sa propre désertion :

Le conducteur quitta la nationale pour se garer devant une station-service flanquée d’un restaurant. « Tout le monde descend, grommela-t-il. Un petit-déjeuner pour nous et du carburant pour la grosse bête.
— Ça me paraît tout indiqué. » On mangea chacun une pile de crêpes et des œufs au jambon, précédés d’un pamplemousse sucré comme du miel. Il ne voulut pas me laisser régler pour lui et essaya même de payer ma part.14a

Dans « Que la lumière soit ! »[15] (1940), un petit-déjeuner improvisé reflète les nouvelles relations de travail et de confiance entre les deux scientifiques, et est le prélude d’une découverte qui va bouleverser l’Histoire du futur :

Trois semaines plus tard, à quatre heures du matin, le Dr. M.L. Martin — Mary Lou pour les intimes — faisait frire un œuf sur un bec Bunsen. […] — Écoutez, Néanderthal, on dirait que le percolateur est brûlé. Je fais le café dans le distillateur fractionnel ?
— Je croyais qu’il vous servait à emmagasiner du venin de serpent.
— En effet. Je vais le rincer ! […] — Viens déjeuner, mon beau génie. Un homme qui travaille doit se nourrir.
Ils mangèrent en silence, absorbés dans leurs pensées.15a

3.2. Les romans jeunesses (1947-1958)

Entre 1947 et 1958, Robert Heinlein a publié chez Scribner’s douze romans jeunesse, où prévaut le même esprit vis-à-vis du petit-déjeuner (de 5 à 20 occurrences du mot, et une à deux scènes maximum).

Robert Heinlein y rappelle sans insistance, cette fois à destination des jeunes générations, l’importance de ce premier repas de la journée. Les petits-déjeuners sont régulièrement mentionnés, sans que la scène elle-même soit détaillée ; elle se prolonge parfois jusque dans le détail de la composition d’un petit-déjeuner complet — au-delà du minimum que constitue le café.

Dans Rocketship Galileo,[16] le premier publié en 1947 (resté inédit en français), la jeune équipe qui assemble une fusée et va conquérir la Lune maîtrise aussi la cuisine :

— le four de l’atelier de construction permet de préparer des œufs brouillés, du café, du pain beurré, des patates frites et un gâteau aux pommes.16
— la fusée elle-même est équipée pour cuisiner les quelques produits frais (une plaque chauffante et un petit réfrigérateur) et il y est possible de faire la vaisselle : leur petit-déjeuner, pris accroupis, consiste en du lait frais, des céréales, des œufs durs, du pain, de la confiture et du café.16

C’est aussi à peu près le rythme de Space Cadet[17] (1948), avec une relation plus ambivalente à la nourriture : les élèves doivent d’abord adapter la richesse de leur petit-déjeuner aux exercices de chute libre devant lui succéder, puis, bloqués sur la planète Vénus, les cadets essaient de diversifier le régime vénusien à base de pâte protéique insipide par des galettes (hotcakes, plus petites et épaisses que des pancakes) avec une farine un peu vieillie, recouvertes de sirop d’érable en conserve. Ils sont d’abord heureux de retrouver une nourriture humaine et leurs habitudes, d’autant que les chimistes vénusiennes renouvellent rapidement leurs réserves, mais la monotonie des menus leur rend vite ces galettes insupportables, jusqu’à devenir le mot de la fin, la chute du roman (regrettablement supprimée dans la traduction française).

Ils se penchèrent sur une grande écuelle contenant une sorte de bouillie épaisse de couleur indéfinissable. Près de l’écuelle, il y avait un objet ressemblant à un œuf d’autruche. Oswald prit l’écuelle, la renifla, cueillit du bout du doigt un peu de bouillie qu’il avala après en avoir cherché la saveur.
« Ça va, annonça-t-il. Vous pouvez y aller. […] — Pas mauvais. Ça rappelle la purée de soja. Un peu salé… Ça donne soif. […] « Ce n’est pas mauvais, après tout », déclara Tex.

Le reste de l’extrait n’est pas traduit.17a

Mais il y avait aussi quelques boîtes contenant de la farine, et cette farine semblait avoir gardé toute sa fraîcheur.
« Des galettes chaudes pour le petit-déjeuner ! s’exclama Tex avec un air de ravissement.
— Des galettes sans sirop d’érable, rien n’est plus fade, fit observer Matt.
— Mais du sirop d’érable, il y en a ! reprit Tex. Je ne sais plus à quoi je pense. »
En effet dans un coin de la cuisine, il y avait encore six boîtes de sirop d’érable.17b

Le matin, avant le travail, les trois cadets faisaient un repas de galettes chaudes arrosées de sirop.

Les autres apparitions de ces galettes et du sirop d’érable sont ainsi fortement réduites ou supprimées dans la traduction.17c

Dans Le Vagabond de l’espace[18] (1958), Kip et PeeWee expérimentent un petit-déjeuner plus exotique encore à vingt-sept années-lumière de la Terre, quand ils sont recueillis par des aliens sur une planète en orbite autour de Véga.

— Oh, mange ton petit-déjeuner, hein. Ce liquide violet a le goût de jus d’orange — c’est délicieux. Ce machin qui ressemble à des œufs brouillés est une honnête imitation d’œufs brouillés ; je l’ai fait colorer en jaune — les œufs d’ici sont juste immondes. Si tu savais d’où ils proviennent, cela ne t’étonnerait pas. Cette espèce de beurre est une graisse végétale que j’ai fait teinter également. Le pain est du vrai pain et c’est moi qui l’ai fait griller, le sel est réellement du sel. Cela les a surpris que nous en mangions : ils le considèrent comme du poison. Tu peux y aller : j’ai tout essayé. Pas de café, par contre.
— Ça m’est égal.
— Moi, je n’en prends jamais — je tiens à grandir. Mange. Ton taux de sucre a été descendu suffisamment bas pour que tu apprécies tout ça.
Les aliments dégageaient un merveilleux arôme. […] Cela avait un goût bizarre, mais c’était comme la prescription d’un docteur — littéralement sans doute. Et je n’ai jamais éprouvé autant de plaisir à dévorer un petit-déjeuner.18a

3.3. La bascule des années 1960 (1959-1970)

La bascule s’effectue dans les années 1960, quand Heinlein aborde dans ses romans plus adultes des thèmes polémiques : Starship Troopers, En Terre étrangère, Révolte sur la Lune… Si les sujets traités sont provocateurs, l’écriture devient plus ludique. Les occasions de petits-déjeuners se multiplient ; les héros s’en inquiètent souvent dans la narration et les scènes s’allongent (de 10 à 30 occurrences du mot environ, et quelques scènes).

Si auparavant, le silence était souvent de mise, chacun mangeant perdu dans ses pensées, le petit-déjeuner devient alors au contraire le moment d’échanges assez vifs.

S’ils sont cités mais relativement moins présents dans Le Ravin des ténèbres[19] (1970), ils sont pourtant l’occasion de deux scènes marquantes dans la seconde partie du récit : celle qui suit la nuit mémorable de Jake, Roberto, Winnie et Joan Eunice — ou comment commander un petit-déjeuner idéal d’après gueule de bois,

— […] Vous êtes prêt ? Nous voulons un petit-déjeuner simple et nourrissant. Au moins quatre tasses de café par personne, double ration de jus d’orange, des demi-pamplemousses, des roses ou alors de l’Arizona, des œufs brouillés, des œufs pochés, des chipolatas et des steaks. N’oubliez pas une assiette de charcuterie et du fromage. Oh ! et puis des gâteaux, des toasts, de la confiture et tout ce qui s’ensuit. Et aussi une grande carafe de lait frappé pour les cornflakes… Je crois que c’est tout… À moins que vous ne connaissiez quelque chose d’efficace contre la gueule de bois.
— Eh bien, Mademoiselle, avant d’entrer à votre service j’étais à celui de M. Armbrust et je lui servais un petit mélange de ma façon dont il était satisfait.
— Oui ?
— Du gin fizz… en remplaçant le gin par de la vodka.
— Cunningham, vous êtes un génie ! Un pour chacun, plus un fonds commun, dans des verres frappés. Dans combien de temps, le petit-déjeuner sera-t-il prêt ?
— Pas avant une vingtaine de minutes, Mademoiselle, même si Délia a déjà mis les chipolatas à cuire. Mais je pourrais déjà vous apporter le café et les jus d’orange.
— Un seul voyage, Cunningham. […]19a

et celle où Joan Eunice apprend à Gigi comment improviser un petit-
déjeuner pour trois en période de crise.

[…] il n’y a rien pour le petit-déjeuner que du café et du pain sec. […] « Gigi, là dans le frigo, cette graisse, c’est du lard ?
— Oui, je l’ai mis de côté. Ça peut servir.
— Ça peut, bien sûr ! Et je vois deux œufs !
— Oui. Mais deux œufs coupés en trois, ça ne fait pas gras. Enfin je vais les faire sur le plat, un pour vous, l’autre pour Joe.
— Allez-vous coucher, bébé. Je vais vous apprendre la cuisine. » 19b

Ce qui suit a été coupé dans la traduction française ; le lecteur français ne saura jamais combien était créative la cuisine des années 1930 pendant la Grande Dépression : faire fondre la graisse du lard (en vérifiant qu’elle n’a pas tourné rance), y tremper le pain avant de le faire frire, faire des œufs brouillés allongés avec du lait en poudre ou de la farine puisqu’il n’y a pas de crème, les déposer sur six tranches de pain frit, en dressant une table avec une fleur ou une bougie (la recette peut aussi faire usage s’il y en a dans les placards, de maïzena, de gélatine séchée, de sauce Worcestshire, de paprika ou de persil)…

3.4. Les romans tardifs (1970-1988)

À partir des années 1970, Heinlein met souvent en scène dans ses romans des groupes familiaux reconstitués, notamment dans le cadre de son univers solipsiste du Monde comme Mythe. La présence de Lazarus Long, dont la vie allongée approche de l’immortalité et qui est le fil rouge de ces romans, y garantit l’importance du petit-déjeuner pour bien commencer la journée et comme première occasion pour le groupe de se réunir et d’échanger (de 20 à 40 occurrences du mot, et plusieurs scènes détaillées).

Le petit-déjeuner lui-même, ce qu’il propose, les techniques de préparation, les compétences comparées des personnes chargées de sa confection, font l’objet d’échanges prolongés.

On sent l’auteur saliver lui-même dans les longues descriptions des tablées dans ces œuvres tardives : s’il ne sacrifie jamais le récit et que les dialogues priment toujours, l’appréciation des plats est plus présente.

Dans Le Chat passe-muraille[20] (1985), Richard/Colin Campbell accueille dans son lit une jeune femme pour la première fois. Au réveil il lui propose un petit-déjeuner complet — sans raccourci tout-prêt ou surgelé — et le choix comme le repas sont l’occasion d’un échange plaisant (bantering) — le petit-déjeuner complet n’est pas dédaigné face à la tentation d’un retour sous les draps :

Un hôte spécial mérite un petit-déjeuner spécial. […] Je crois que c’est le parfum du café qui la réveilla. […] — […] Jus d’orange, cerises noires ou les deux ? […] — Combien de gaufres peux-tu avaler ?
— Euh… Tu ne peux pas les décongeler une par une ?
— Elles ne sont pas congelées. Il y a à peine quelques minutes, elles étaient vivantes et elles gazouillaient ; je les ai tuées et plumées moi-même. Décide-toi ou je mange tout. […] — Sirop d’érable sur celle-ci, sirop d’airelle sur celle-là. […] — Cesse de plaisanter et finis ta gaufre. En voilà une autre toute prête. […] — […] Tu veux me passer le beurre, s’il te plaît ? […] — […] Encore du café ? […] — Finis ta gaufre. […] — […] Oui, encore un peu de bacon, merci. Richard, tu es un excellent maître queux. […] — Une autre gaufre ?
— Cesse de tenter de m’acheter. Euh, une demie peut-être. On partage ?
— Non. Une entière chacun.
— “Ave, César !” Tu es le mauvais génie dont j’ai toujours rêvé.20a

C’est peut-être dans Vendredi [21] (1982) que l’on trouve la plus belle succession de petits-déjeuners complets, savoureux et appréciés. Le florilège inclut :

Ce matin-là, justement, il y avait des figues fraîches avec de la crème, du corned-beef aux œufs pochés, et des muffins anglais avec de la véritable marmelade d’oranges de la Knot’s Berry Farm. Du lait frais. Et du café de Colombie.21

Je ne sais toujours pas si Ian sait ou non faire la cuisine, mais Janet s’y entend très bien. (Ainsi que Georges, comme je devais le découvrir plus tard.) Et nous avons donc dégusté une omelette au cheddar légère et mousseuse, des crêpes bien fines avec du jambon, du sucre et du bacon parfaitement grillé, le tout arrosé de vrai jus d’orange pressé à la main et de café dont les grains venaient tout juste d’être torréfiés.21b

À Bellingham […] THE BREAKFAST BAR
Steaks — Spécialités — Cocktails
— Breakfast 24 heures sur 24
[…] En fait, c’était bel et bien un bar. Je veux dire qu’il n’y avait pas de vraies tables. Mais les tabourets étaient rembourrés et ils avaient même un dossier. Ils étaient très confortables, en vérité. Dès que nous nous sommes installés, on nous a apporté du jus de pomme. […] C’était du cidre, en fait. Pétillant et glacé. […] La minute d’après, nos « breakfasts » arrivaient : jus de pomme de Yakima glacé ; fraises de la Vallée Impériale avec de la crème ; deux steaks saignants et tendres comme l’amour, avec deux œufs à cheval ; des gaufres chaudes, avec du beurre de Sequim, du miel de sauge et de trèfle ; et deux grands bols de café.
Le tout à volonté. On nous proposa même de nous servir d’autres steaks avec des œufs.21c

Mrs Hunter s’était occupée de moi comme une vraie mère poule. Elle m’avait même prêté un peigne avant de me composer un splendide breakfast : œufs frits avec du bacon maison épais comme la main, pain de maïs, beurre, café, lait. En ingurgitant des parts énormes, je me dis que toute la boue de l’Old Man River valait bien un tel régal !21d

 

4. « Sa scandaleuse carrière »[22]

Le petit-déjeuner classique dans les romans de Robert Heinlein est, on l’a compris, l’idéal américain (plus précisément, l’idéal de son enfance dans le cœur rural du pays). On le retrouve à toutes les périodes et dans toutes les circonstances du futur qu’il imagine pour l’Humanité et les variations culturelles sont effacées. Il compose des menus roboratifs et réconfortants.

4.1. Les petits-déjeuners des extrêmes

Dans Cliff and the calories,[23] où Maureen, une adolescente rondouillette, se met dans la tête de maigrir pour plaire à son petit ami qui en fait apprécie ses formes, sa famille en vacances trouve dans le désert au bord de la route près de Las Vegas un havre gastronomique. Robert Heinlein note dans la postface que cette auberge a vraiment existé à Santa Claus, Arizona.

Après le dîner gargantuesque de la veille, le petit-déjeuner y est servi, à commencer par de petites tasses de café mais aussi du raisin, du porridge et de la crème, des saucisses et des œufs et des toasts et du beurre et de la confiture, des bananes et du fromage blanc, et des gaufres moelleuses, avec plus de beurre, de la confiture de fraise, du sirop d’érable, et toujours du café…

L’opposition est maximale avec le jus de tomates de 28 calories du régime habituel de Maureen, qui n’est égalé en horreur gastronomique que par le « café complet » d’un automate d’hôtel :

Cet hôtel borgne ne propose que ce qu’ils appellent un « café complet » ; ce qui me paraît pour le moins bien austère. […] Ou dois-je commander une tasse de Nescafé tiède, un croissant rassis et un verre de jus d’orange synthétique pour un somptueux petit-déjeuner au lit ?[24]

Les futurs sombres sont caractérisés par de la nourriture synthétique, où les contraintes d’efficacité ont supplanté l’approche gastronomique et la recherche d’authenticité, et savoir apprécier les « vrais » produits reste le fait de sociétés du passé ou libérées du carcan totalitaire :

MacKinnon, lui, engloutissait son jambon frit en réfléchissant à la situation. « Drôlement bon, dit-il pour rompre le silence pesant. Fameux, même… Dis donc…
— Oui ? » Magee considéra l’expression angoissée de son compagnon.
« Ce jambon… c’est du synthétique, ou de la vraie viande ?
— De la vraie, bien sûr. Pourquoi ? »
Dave ne répondit pas. Il parvint à gagner la salle de rafraîchissement avant de rendre son déjeuner.[25]

Je me remis au lit afin d’absorber mon petit-déjeuner que j’avais laissé refroidir — mais il se trouva… qu’il n’était pas froid ! Le petit-déjeuner moins 4 devait avoir été établi pour un oiseau de taille moyenne. Pourtant, il suffit à satisfaire mon appétit dévorant. Je suppose que mon estomac s’était rétréci. Ce n’est qu’en terminant que je songeai que je venais de manger pour la première fois depuis trente ans. Cette remarque me fut inspirée par le menu posé près de mon assiette. J’y lus que ce que j’avais pris pour du bacon figurait sous le nom de « Languettes de levure grillées à la mode campagnarde »[26]

Cette recherche de produits frais est souvent célébrée par les personnages, même dans les situations les plus complexes (dans l’espace, loin de la Terre — les sauts dans le temps et dans l’espace des romans tardifs accommoderont les plus fins gourmets en allant chercher tous les produits à la source).

Ainsi tous les choix sont possibles au menu du petit-déjeuner familial chez les Long dans le roman The Number of the Beast[27] : de vrais œufs de poules cuisinés de toutes les façons possibles, du bacon, du jambon, des saucisses, un steak, des toasts, de la marmelade d’orange ou de la gelée de raisin Concord, du gâteau à la farine de sarrasin, des gaufres dorées et fondantes — et aucun de ses produits ne vient de Tertius, leur planète.

Le petit-déjeuner français typique selon Heinlein (un petit café noir ou de la chicorée au lait, avec un simple croissant) est régulièrement présenté comme contre-exemple, par exemple dans En route pour la gloire[28] (1963), où il est subverti par le héros américain :

Je m’offris un petit-déjeuner pantagruélique. Les Français estiment qu’un adulte peut tenir le coup la moitié de la journée rien qu’en avalant de la chicorée, du lait et un croissant ; peut-être faut-il voir là une des raisons de leur instabilité politique. Je m’installai à la terrasse d’un café […] Je commandai un melon, un café complet pour deux, et une omelette aux fines herbes, et me préparai à profiter de la vie.28a

Tout à l ’opposé est célébré le petit-déjeuner néo-zélandais dans Vendredi [29] :

Ensuite nous sommes passés au breakfast. Un vrai. J’ai pris du porridge avec de la crème, deux œufs superbes, du jambon de Canterbury, une côtelette bien épaisse, des frites, des crêpes chaudes avec de la confiture de fraises, du beurre (le meilleur du monde), une orange. Le tout arrosé de thé bien noir avec un peu de lait et de sucre. Si on déjeunait dans le monde entier comme en Nouvelle-Zélande, il n’y aurait jamais de crises politiques.28a

On notera au passage l’importance socio-politique réaffirmée des petits-déjeuners : crédités de la paix sociale ou, s’ils viennent à manquer, responsables de l’instabilité politique ou, ailleurs, de la délinquance juvénile.[30]

4.2. Galettes, crêpes ou gaufres, des ingrédients rassurants

Les crêpes typiques des petits-déjeuners américains prennent selon le temps différentes formes, consistances, épaisseurs : on apprend à la lecture de Heinlein les différences entre pancakes, hotcakes, and crepes.

Les hotcakes (crêpes épaisses ou galettes) recouvertes de sirop d’érable sont à l’honneur dans La Patrouille de l’espace[31], jusqu’en saturer les papilles des élèves officiers qui s’en délectaient.

The Number of the Beast présente la « pile texane »[32] : une superposition de fines et tendres crêpes au beurre, surmontée d’un œuf à la poêle, entourée de saucisses chaudes et l’ensemble baignant dans le beurre fondu et le sirop d’érable bien chaud (flanqué d’un jus d’orange et d’un mug de café). (Manger plusieurs de ces merveilles est réputé présager d’un mariage heureux.)

Les crêpes suzette, leur version plus adulte et sophistiquée, font leur apparition (avec de l’alcool, souvent du brandy) dans « Let there be light »[33] (préparées sur un bec Bunsen) ; elles se retrouvent dans Farnham’s Freehold[34] (dans le dernier en-cas avant la fin inattendue du monde) et dans En terre étrangère[35].

Dans Le Chat passe-muraille[36], ce sont les gaufres (waffles) qui suivent les deux héros tout au long des nombreuses péripéties du récit.

— Tu m’as promis des gaufres tous les matins. Tu me l’as promis. […] Maureen vous a-t-elle indiqué comment on sert les gaufres ? Avec du beurre fondu, du sirop d’érable et beaucoup de bacon bien croustillant… accompagnées de jus de fruits et de café. Le jus doit être glacé ; le reste doit être bien chaud.36a

Le comble du luxe et de la débauche est souvent présenté comme le petitdéjeuner au lit,[37] proposé comme récompense, marque d’amour ou signe d’un hébergement de luxe, que dépasse seulement, en une unique occurrence, un petit-déjeuner au champagne[38] au lendemain d’une nuit de noces !

Conclusion : « Son Heureuse Destinée »[39]

Après ce tour d’horizon gustatif, il est temps pour finir de revenir aux sources de cet article, à la boisson noire et chaude qui embaume et imbibe tous ces extraits. Et l’on revient au texte initial, sur le café, que citait Pascal J. Thomas : chez Heinlein, le café est trop présent pour marquer des baisses d’inspiration de l’auteur, mais il est en revanche fortement lié à l’humeur ou à la réceptivité des personnages.

Ainsi au matin, les informations importantes attendent les deuxièmes tasses de café avant d’être partagées :

— Non, Kip. Oh, j’aurais dû te le dire ce matin. Mais Papa dit toujours qu’une mauvaise nouvelle passe mieux après la deuxième tasse de café.[40]

Après la deuxième tasse de café, Burt a dit :
— Eh bien, chérie ?
— Maintenant ? a fait Anna.
— Mais oui, vas-y.[41]

Plus généralement, les personnages savent ne pas aborder des choses graves ou difficiles à comprendre avant d’avoir pris une tasse de café ou sans un café dans les mains,

Le café et le jus d’orange l’attendaient, lorsqu’elle revint dans la cuisine […].
— Je n’aurais jamais dû parler travail avant le déjeuner. Bois ton café… ensuite tu te sentiras mieux.[42]
[…] Voici ma question. Puis-je avoir une autre tasse de café ? Avec de la crème cette fois. S’il vous plaît.
— Tenez, attrapez ! dit-elle, et ma commande apparut sur ma table de nuit.
— Richard, c’est vrai. Tout cela est vrai ! dit vivement Hazel.
— Merci Teena ; c’est parfait, dis-je après avoir goûté à mon café.[43]

Le café apporte aussi du réconfort et permet de mieux accepter les mauvaises nouvelles.

Ainsi, dans « La Réserve »[44] (1940), David MacKinnon, exilé à Coventry et déstabilisé par les changements de mœurs et d’équipement qu’il subit, est réconforté par un petit-déjeuner appétissant et le café qu’il comprend.

De même, il faut bien une autre dose de café après le petit-déjeuner pour affronter les informations peu réjouissantes de l’actualité.[45]

Mais c’est bien dans En route pour la gloire[46] que Star utilise à plein le pouvoir du (mauvais) café pour motiver le héros qui va affronter le monstre Igli :

— Le petit-déjeuner attendra, répondit-elle. Pour l’instant, tout ce à quoi vous avez droit c’est une tasse de café. Brûlant et beaucoup trop fort. Plus vous serez grognon, mieux cela vaudra. Rufo a déjà commencé à parlementer avec Igli. » Elle me versa du café dans une tasse en carton.
J’en avalai la moitié, me brûlai affreusement la bouche et recrachai la valeur d’une cuiller à soupe de marc. […]

C’est à peu près à ce moment-là que ma tasse de carton se liquéfia et que son contenu m’ébouillanta délicatement la main.
— Encore un peu ? me demanda Star.
— Non, sans façon, dis-je en soufflant sur mes doigts. Voilà donc Igli, je pense ?46a

La récompense après le combat victorieux sera, bien sûr, un copieux petit-déjeuner et de l’excellent café en abondance.

Lui-même est grand amateur, et ayant fréquenté suffisamment de cantines médiocres, Robert Heinlein propose le classement suivant :

Du meilleur au pire, on peut classer le café en cinq catégories : le café, le caouah, le jus de chaussette, le pipi de chat et les additionnels décalaminants.46b

ou dans la traduction de Jacques de Tersac en 1970 :

Il y a cinq catégories de café, en ordre décroissant : le café, le jus, le jus de chaussette, la bouillie et le résidu de charbon.

Mais gardons à l’esprit que le café célébré est un café américain, bien dilué, servi par cafetières entières, un café filtre dont la saveur réside dans sa fraîcheur et la qualité de ses grains, et souvent la crème ou le lait qui l’accompagne.

Il faut que l’hôtel du futur dans lequel se réveille Maureen au début d’Au-delà du crépuscule soit bien luxueux pour que le service de chambre lui propose : « cafés au choix, moka, kona, turc, espresso, noirs ou allongés. »[47] On peut imaginer alors que le café puisse enfin être au goût d’un Français.

 

Quelques maximes avant de se quitter :

« Croire en sept choses impossibles avant le petit-déjeuner »

« Believe seven impossible things before breakfast »[48]

Pour le protagoniste d’une nouvelle célèbre de 1941 sur les paradoxes temporels, « Un self-made man »[49] :

« In Wilsons scale of evaluations breakfast rated just after life itself and ahead of the chance of immortality. »

traduit par Jean-Pierre Pugi par :

« Selon l’échelle des valeurs de Wilson, la nourriture venait juste après la vie elle-même et se plaçait bien avant la possibilité de devenir immortel. »

Dans Farnham’s Freehold[50] (1964), dans un bunker alors que se déchaine une troisième guerre mondiale nucléaire, les mauvais jeux de mot sont bannis avant le petit-déjeuner :

“When Joe can spare you, Karen, scrounge some breakfast. We’ve got to eat, even if this is Armageddon.”
“And Armageddon sick of it,” Karen offered.
Her father winced. “Baby girl, you will write on the blackboard one thousand times: ‘I will not make bad puns before breakfast.’”

et enfin donc :

« Ne jamais rien affronter, même la fin du monde, sans un solide petit-déjeuner »

« One should not attend even the end of the world without a good breakfast. »1

 


La rédaction de cet article a exigé d’innombrables tasses de café expresso et de thé Chaï aux épices, de verres de Salmiakki et de Madiran, la consultation fructueuse des sites bibliographiques :
nooSFere (https://www.noosfere.org/livres/auteur.asp?numauteur=41) et Nitrosyncretic (the New Heinlein Opus List, ©2000 by James Gifford : http://www.nitrosyncretic.com/rah/ftp/nhol.pdf)… et la grande patience de la directrice de ce numéro.

Illustrations : Pan Cakes, Katarzyna Dziemidowicz, https://pixabay.com/fr/users/kasiadziem-3782198/


[1] Selon Vendredi (Friday), l’héroïne éponyme du roman de Robert A. Heinlein (Friday, 1982 ; J’ai Lu SF, 1985, traduction de Léone Maillet) — traduction personnelle ici.

Nota Bene : Malheureusement les traductions les plus anciennes suppriment ou raccourcissent souvent les scènes qui nous intéressent ici : j’ai tenu dans cet article à ce que le texte original soit indiqué en note ; dans le cas des textes manquants ou inédits en français, une paraphrase dans le texte reflétera le sens des citations.

[2] « His Maculate Origin » : titre de la première partie du roman En terre étrangère de Robert A. Heinlein (Stranger in a strange land, 1961 ; Robert Laffont, 1970, traduction de Frank Straschitz). Dévoilons dès à présent que les titres des cinq parties du roman se retrouvent dans les titres respectifs de celles de cet article.

[3] Pascal J. Thomas, « Quand on aime la vie, on lit de la SF ! », in Univers 1985, J’ai Lu SF, 1985, pp. 324-337.

[4] Pascal J. Thomas se référait à une étude de Nick Lowe, « malheureusement trop peu connue en dehors du fandom britannique », sur l’influence de la prise de café par les auteurs de SF américains pour résoudre leurs problèmes de page blanche et sur l’apparition subséquente de ce même café ou d’une boisson équivalente dans leur texte (le « coffee test » permettant de déceler les baisses d’inspiration dans la rédaction). Nick Lowe, « The Black Wine of Thentis », in Title to be Announced, vol.5, n°1, issue 21, Michaelmas 1977.

Il semblerait que cet article soit d’abord paru dans le fanzine de la Cambridge University Science Fiction Society, Title to be Announced, avant d’être la base de nombreuses interventions de Nick Lowe dans des conventions britanniques dans les années 1980. Voir des témoignages dans les fanzines Ansible n°26 (juin 1982) et Cloud Chamber n°57 (mars 1995) ; cf. respectivement https://news.ansible.uk/a26.html et https://ansible.uk/cc/cc57.html (août 2020). Le texte de l’article lui-même ne semble pas disponible en ligne et je n’ai pas pu le consulter.

À noter que le Vin noir de Thentis qui donne son nom à l’article de Nick Lowe est présenté pour la première fois dans le tome 5 du cycle de Gor — Les Assassins de Gor (Assassin of Gor, 1970). Il est bu au petit-déjeuner servi dans un bol avec du pain grillé, du miel, des œufs de vulvo, de la viande de tarsk grillée et des larmas toriens ; le héros d’origine terrienne l’identifie sans peine : « C’était très fort et amer, mais c’était chaud et il s’agissait manifestement de café. » (« It was extremely strong, and bitter, but it was hot, and, unmistakably, it was coffee. »).

[5] « His Prepostorous Heritage » : titre de la deuxième partie du roman En terre étrangère ; cf. note 2.

[6] Robert A. Heinlein, Au-delà du crépuscule (To Sail beyond the Sunset, The Lives and loves of Maureen Johnson – Being the Memoirs of a Somewhat Irregular Lady, 1987) ; J’ai Lu SF, 1989, traduction de Francis Kerline.

6a « Le “déjeuner” (comme on disait alors) était à sept heures, le “dîner” à midi, le “souper” à six. Si, pour des raisons professionnelles, mon père avait besoin de décaler ses heures de repas, il en avertissait ma mère, longtemps à l’avance, si possible. Mais le reste de la famille mangeait à heure fixe. »

(« Breakfast was at seven, dinner at noon, supper at six; if Father’s medical practice caused him to need to eat at other times, he notified mother – ahead of time if possible. But the family sat down on time. »)

[7] Robert A. Heinlein, Histoire du Futur, IV (Methuselah’s Children, 1941) ; Gallimard, coll. Folio SF, 2005, traduction de Frank Straschitz (1969) révisée par Thibaud Eliroff (2005).

7a « […] “Where can I swipe a bite of breakfast? I was sort of rushed this morning.”

“Certainly.” Hardy took him to the bachelors’ pantry, operated the autochef for him, drew coffee for his watch mate and himself, and left. Lazarus consumed his “bite of breakfast”-about three thousand calories of sizzling sausages, eggs, jam, hot breads, coffee with cream, and ancillary items, for he worked on the assumption of always topping off his reserve tanks because you never knew how far you might have to lift before you had another chance to refuel. »

[8] Robert A. Heinlein, L’Âge des étoiles (Time for the Stars, 1956) ; Pocket, coll. Science-Fiction, 1982, traduction d’Hélène Bouboulis.

8a « Don’t you see? We can turn down a ship’s captain just for low blood sugar before breakfast and a latent tendency to be short tempered therefrom until he has had his morning porridge. »

[9] Conseils avisés du cadet Sabbatello au chapitre III du roman jeunesse de Robert A. Heinlein, La Patrouille de l’espace (Space Cadet, 1948) ; Hachette jeunesse, coll. Bibliothèque rouge, 1974, traduction du roman (incomplète et peu fidèle) de Jean Muray :

« “Apparently,” said the cadet, “some of you gentlemen have forgotten my advice last night, to eat sparingly this morning. You are about to go over the bumps today-and ground-hogs have been known to lose their breakfasts as well as their dignity.”

Matt looked startled. He had intended to order his usual lavish breakfast; he settled for milk toast and tea. He noticed that Pete had ignored the cadet’s advice; he was working on a steak, potatoes, and fried eggs […]. »

[10] « His Eccentric Education » : titre de la troisième partie du roman En terre étrangère ; cf. note 2.

[11] Je me suis appuyée sur le nombre d’occurrences du mot « breakfast » (ou d’autres mots caractéristiques des petits-déjeuners) et sur la nature des scènes correspondantes. Je n’ai pas recherché l’exhaustivité mais une couverture extensive de plus de 60 textes répartis sur toute sa carrière.

[12] Robert A. Heinlein, « Héritage perdu » (Lost Legacy, 1941) ; dans le recueil Trois pas dans l’éternité, Librairie des Champs-Élysées, coll. Le Masque Science-Fiction, 1976, pp. 61-206, traduction de Jacqueline Huet.

12a « “Maybe so. Let’s eat breakfast.”

They ate in thoughtful silence, each under pressing necessity of taking stock and reaching some reasonable reorientation. Toward the end of the meal they all happened to look up at once. Phil broke the silence »

12b « Phil turned on him. “Well, what do you think?”

Oh, the same as you do, I guess. I’m stumped. Does anybody mind if I eat breakfast-or drink some coffee, at least?

Bierce came in before they had a chance to talk it over after breakfast-by tacit consent they had held their tongues during a sketchy meal. »

[13] Robert A. Heinlein, « Qu’il est bon de revenir ! » (« It’s Great to Be Back », 1947) ; dans le recueil Histoire du futur – intégrale, Mnémos, 2017, pp. 259-275, traduction de Pierre Billon (1967) révisée par Pierre-Paul Durastanti (2003).

13a « […] he faced the telephone and shouted, at it, “Service !” 

Order, please, it answered in a sweet contralto.

Orange juice and coffee for two-extra coffee-six eggs, scrambled medium, and whole-wheat toast. And send up a Times, and the Saturday Evening Post.” 

“Ten minutes.” 

“Thank you.” »

[14] Robert A. Heinlein, « “Si ça continue…” » (« If this goes on— », 1940) ; dans le recueil Histoire du futur – Intégrale, Mnémos, 2017, pp. 397-502, traduction de Frank Straschitz (1969) révisée par Pierre-Paul Durastanti (2005).

14a « My host pulled off the road and ground to a stop by a roadside restaurant and oil station.

‘All out,’ he grunted. ‘Breakfast for us and go-juice for the gobuggy.’

‘Sounds good.’ We each consumed a tall stack with eggs and bacon and big, sweet Arizona grapefruit. He wouldn’t let me pay for his and tried to pay for mine. »

[15] Robert A. Heinlein, « Que la lumière soit ! » (« Let There Be Light », 1940) ; dans le recueil L’Homme qui vendit la Lune, Pocket, coll. Science-Fiction, pp. 41-64, traduction de Pierre Billon (1967).

15a « Three weeks later at four in the morning Doctor M. L. Martin —Mary Lou to her friends—was frying an egg over a bunsen burner. […] “Listen, Ape, the percolator seems to have burnt out. Shall I make the coffee in the fractional distillator?”

I thought you had snake venom in it.”

So I have. I’ll rinse it out.” […]

Come eat your breakfast, Steinmetz. You men can’t do your work on mush.”

They ate in silence, each busy with new thoughts. »

[16] Robert A. Heinlein, Rocketship Galileo, 1947, Scribner’s, 1947 (non traduit en français).

16a « The stove worked well, even though it was smelly; Ross produced scrambled eggs, coffee, bread and butter, German-fried potatoes, and a bakery apple pie with only minor burns and mishaps. »

16b « Ross was very thoughtful while they made preparations for breakfast. This was to be a proper meal, prepared from their limited supply of non-canned foods. The Galileo had been fitted with a galley of sorts, principally a hot plate and a small refrigerator. Dishes and knives, forks, and spoons could be washed, sparingly, with the water which accumulated in the dump of the air-conditioner, and then sterilized on the hot plate. The ship had everything necessary to life, even a cramped but indispensable washroom. But every auxiliary article, such as dishes, was made of zinc-reserve mass for the hungry jet. They sat, or rather squatted, down to a meal of real milk, cereal, boiled eggs, rolls, jam, and coffee. Cargraves sighed contentedly when it had been tucked away. »

[17] Robert A. Heinlein, La Patrouille de l’espace (Space Cadet, 1948) ; op. cit. note 9.

17a « There was a platter of some lumpish substance, color and texture indeterminate in the dim light, and an object about the size and shape of an ostrich egg. Oscar took the platter and sniffed at it, then took a small piece and tasted it. “It’s all right,” he announced. “Go ahead and eat.” […]

“Not bad. Reminds me of mashed soybeans. Salty-it makes me thirsty.”[…]

Not bad,admitted Tex, “but do you know what I’d like? A stack of steaming hotcakes, tender and golden brown-”

Oh, shut up!” said Matt.

-with melted butter and just swimming in maple syrup. Okay, I’ll shut up.” »

17b « “But look at this!” Tex held up a can marked: Old Plantation Hotcake Flour. « This won’t be spoiled -hotcakes for breakfast, troops. I can hardly wait.”

What good are flapjacks without syrup?”

All the comforts of home -half a dozen cans of it.” He produced one marked: Genuine Vermont Maple Syrup, unadulterated. »

17c « However the pancake mix turned out to be usable. Tex had gadgeted together an ail burner of sorts-they had no electrical power as yet-and had charged the contraption with a fish oil obtained from the natives. Over this he baked his hotcakes. They were noticeably inferior to any that any of the three had ever tasted, for the flour had aged and changed flavor. They showed little tendency to rise.

But they were hotcakes and they were drowned in maple syrup. It was a ceremony, at the beginning of each working day, held on the sly behind a locked door, lest one of their puritanical friends be offended. »

[18] Robert A. Heinlein, Le Vagabond de l’espace (Have Space Suit — Will Travel, 1958) ; Livre de poche SF, 2011, traduction de Michel Deutsch (1960) révisée par Sébastien Guillot & Xavier Mauméjean (2009), révisée par Estelle Blanquet & Éric Picholle (2011).

18a « “Oh, eat your breakfast. That purple juice,” she said, “tastes like orange juice-it’s very nice. The stuff that looks like scrambled eggs is a fair substitute and I had ’em color it yellow-the eggs here are dreadful, which wouldn’t surprise you if you knew where they get them. The buttery stuff is vegetable fat and I had them color it, too. The bread is bread, I toasted it myself. The salt is salt and it surprises them that we eat it they think it’s poison. Go ahead; I’ve guinea-pigged everything. No coffee.

I won’t miss it.”

I never touch the stuff I’m trying to grow. Eat. Your sugar count has been allowed to drop so that you will enjoy it.”

The aroma was wonderful. […] The tastes were odd but it was just what the doctor ordered-literally, I suppose. I’ve never enjoyed a meal so much. »

[19] Robert A. Heinlein, Le Ravin des ténèbres (I will Fear no Evil, 1970) ; Albin Michel, coll. SF, 1974, traduction (incomplète) de Jean-Claude Dumoulin & Georges H. Gallet.

19a « “Pencil ready? We need a simple, nourishing breakfast. At least four cups of coffee each, double orders of orange juice, half grapefruits, either pinks or the big Arizonas, scrambled eggs, poached eggs, some link sausages and breakfast steaks. Better include cold cuts and sliced cheeses. Oh, toast and muffins and jam and such. Flatbread. And a big pitcher of ice-cold milk for cereal, I think this is a cereal morning. Some decent, quiet, well brought-up cereal that doesn’t snap, crackle, or pop. That’s all. Unless you know a remedy for a hangover.”

“Well, Miss, when I was tending Mr. Armbrust before I went to work for you, I used to mix something that he thought well of.”

“Yes?”

“Silver fizz, Miss, using vodka rather than gin.”

“Cunningham, you’re a genius. One each, plus largish dividends, in thermos glasses. How soon will breakfast be ready?”

Can’t be sooner than twenty minutes, Miss, even though Della has started the sausages. But I could still fetch up coffee and juice.”

One trip only. […]” »

19b […] there’s not a thing for breakfast but coffee and dry toast. […]

Gigi, here in the fudge-bacon grease in this can?”

Yes, I save it. Can be useful.”

Can indeed! And I see two eggs.”

Well, yes. But two eggs split three ways is sort of feeble. But I’ll fry one for you and one for Joe.”

Go soak your head, cuddle baby; I’m going to teach you Depression cooking I learned in the nineteen-thirties.” […]

First we melt the bacon grease and make sure it’s not rancid-or not too rancid. Then we soak the bread in it and fry it. We scramble the eggs and since we don’t have cream to stretch them, we use what we find. I’ll settle for powdered milk, or flour, or cornstarch. Even dry gelatin. We don’t salt the eggs, the grease may be salty enough-salt to taste, afterwards. But if you have Worcestershire sauce, or A-l, or anything like that, we add a little before we scramble. Then we spoon this goop onto six slices of fried bread, two to a customer, and garnish with paprika, or dried parsley, or chopped most anything, to make it look fancy.

This is creative cookery a la W.P.A. We set the table the best we can manage-fancy cloth and real napkins, if you have them. A flower, even an artificial one. Or a candle.

Anything to swank it up. Now-do I fry the bread while you stretch the eggs? Or vice versa?”

[20] Robert A. Heinlein, Le Chat passe-muraille (The Cat Who Walks Through Walls, 1985) ; J’ai Lu SF, 1995, traduction de Jean-Paul Martin (1987).

20a « A special guest called for a special breakfast.

[…] I think it was the aroma of coffee that woke her. […]

Orange juice or black cherries or both?” […]

How many waffles can you eat?”

Uh … decisions! Can’t you unfreeze them one at a time?”

These are not frozen. Only minutes ago they were alive and singing; I killed ’em and skun ’em myself. Speak up, or I’ll eat all of them.”

[…] Maple syrup in that one, blueberry syrup in this. […]

Will you pass the butter, please?

[…] “More coffee?”

[…] “Finish your waffle.”

[…] “Yes, a little more bacon, thank you. Richard, you’re a good cook. ”

[…] “Another waffle?”

Quit trying to bribe me. Uh, a half, maybe. Split one with me?”

No. A whole one for each of us.”

‘Hail, Caesar!’ You’re the bad example I’ve always needed.” »

[21] Robert A. Heinlein, Vendredi (Friday, 1982) ; op. cit. note 1.

21a « The special that morning was fresh figs with cream, corned-beef hash with poached eggs, and English muffins with Knott’s Berry Farm orange marmalade. Fresh milk. Colombian high-altitude coffee. »

21b « I still don’t know whether or not Ian can cook, but Janet certainly can (and so can Georges, as I learned later). Janet served us-with help around the edges from me-with light and fluffy mild Cheddar omelettes surrounded by thin, tender pancakes rolled up Continental style with powdered sugar and jam, and garnished with well drained bacon. Plus orange juice from freshly squeezed oranges-hand-squeezed, not ground to a pulp by machinery. Plus drip coffee made from freshly ground beans. »

21c « At Bellingham [] THE BREAKFAST BAR

Steaks-Short Orders-Cocktails — Breakfast Served Twenty-Four Hours

[…] It was truly a bar-no tables. But the stools had backs and were padded and they came up to the bar without banging knees-comfortable. Apple-juice appetizers were placed in front of us as we sat down. […] The juice was sparkling cold, and as sweet as the sentiment. […] Our « breakfast » arrived:

Ice-cold Yakima apple juice

Imperial Valley strawberries with Sequim cream

Two eggs, eyes-up and gently basted, resting on medium-rare steak so tender it would cut with a fork-“Eggs on Horseback”

Large hot biscuits, Sequim butter, sage and clover honey

Kona coffee in oversize cups

Coffee, juice, and biscuits were renewed constantly-a second serving of steak and eggs was offered but we had to refuse. »

21d « Mrs. Hunter had clucked over me, lent me a comb, and given me breakfast: basted fried eggs, home-cured bacon thick and fat, corn bread, butter, sorghum, milk, coffee made in a pot and settled with an eggshell-and to appreciate in fullness Mrs. Hunter’s cooking I recommend swimming all night alternated with crawling through the thickets of Old Man River’s bottomland mud. »

[22] « His Scandalous Career » : titre de la quatrième partie du roman En terre étrangère ; cf. note 2.

[23] Robert A. Heinlein, « Cliff and the calories » (1950) ; dans le recueil Expanded Universe (1980), Baen, 2003, pp. 286-298 (inédit en français).

« Tiny cups of coffee appeared as you sat down, then other things, deceptively, one at a time. Like this: grapefruit, milk, oatmeal and cream, sausage and eggs and toast and butter and jam, bananas and cream-then when you were sure that they had played themselves out, in came the fluffiest waffle in the world, more butter and strawberry jam and syrup, and then more coffee. »

[24] Citation tirée de Robert A. Heinlein, Le Chat passe-muraille (The Cat Who Walks Through Walls, 1985) ; op. cit. note 20 :

« This fleabag offers only something called café complet”, a bleak promise at best […] Shall I order for you a cup of lukewarm Nescafe, a stale croissant, and a glass of synthetic orange juice? ».

[25] Citation issue de la nouvelle « La réserve » de Robert A. Heinlein (« Coventry », 1940) ; dans le recueil Histoire du futur – intégrale, Mnémos, 2017, pp. 503-538, traduction de Frank Straschitz (1969) révisée par Pierre-Paul Durastanti (2005) :

« Dave continued busily to stow away grilled ham, while considering his position. He cut off another bite. “My, but this is good,” he remarked, to break the awkward silence, “I don’t know when I’ve had anything taste so good-Say!”

What? inquired Magee, looking up, and seeing the concern written on MacKinnon’s face.

“This ham-is it synthetic, or is it real meat?”

“Why, it’s real. What about it?”

Dave did not answer. He managed to reach the refreshing room before that which he had eaten departed from him. »

[26] Citation issue du roman Une porte sur l’été de Robert A. Heinlein (The Door into Summer, 1956) ; J’ai Lu SF, 1973, traduction de Régine Vivier (1958) :

« I got back into bed and ate the breakfast I had let get cold-only it turned out not to be cold. Breakfast four-minus was about enough for a medium-sized bird, but I found that it was enough, even though I had been very hungry. I suppose my stomach had shrunk. It wasn’t until I had finished that I remembered that this was the first food I had eaten in a generation. I noticed it then because they had included a menu-what I had taken for bacon was listed as “grilled yeast strips, country style.” »

[27] Citation issue du roman de Robert A. Heinlein, The Number of the Beast, Fawcett Columbine, 1980 (inédit en français) : « Yet I could have anything: Post Toasties, hens’ eggs any style, bacon, ham, sausage, breakfast steak, toast, orange marmalade, Concord grape jelly, buckwheat cakes- and not one of these foods is from Tertius, home of the Long Family. Pepsodent in our ‘fresher- As I was contemplating a beautiful golden waffle with one bite of it melting in my mouth […] »

[28] Robert A. Heinlein, En route pour la gloire (Glory Road, 1963) ; Gallimard, coll. Folio SF, 2006, traduction de Dominique Haas (1982).

28a « So I treated myself to a luxury breakfast. The French think that a man can face the day with chicory and milk, and a croissant, which probably accounts for their unstable politics. I picked a sidewalk cafe [] ordered a melon, cafe complet for TWO, and an omelette aux herbes fines; and sat back to enjoy life. »

[29] Robert A. Heinlein, Vendredi (Friday, 1982) ; op. cit. note 1.

29a « Then we got up and had breakfast. I had porridge with thick cream, two beautiful eggs, Canterbury ham, a fat chop, fried potatoes, hot muffins with strawberry jam and the world’s best butter, and an orange, all washed down with strong black tea with sugar and milk. If all the world broke fast the way New Zealand does, we wouldn’t have political unrest. »

[30] Comme dans les citations précédentes ou dans la nouvelle « Cliff and the calories » (1950 ; op. cit. note 23) pour le dernier point.

[31] Robert A. Heinlein, La Patrouille de l’espace (Space Cadet, 1948) ; op. cit. note 9.

[32] Robert A. Heinlein, The Number of the Beast (1980 ; op. cit. note 27).

« A one-eyed Texas stack-a tall stack of thin, tender buttermilk pancakes to Jane’s recipe, supporting one large egg, up and easy, surrounded by hot sausage, and the edifice drowned in melting butter and hot maple syrup, with a big glass of orange juice and a big mug of coffee on the side.

Zeb ate two stacks. I concluded that my daughter would have a happy marriage. »

[33] Robert A. Heinlein, « Que la lumière soit ! » (« Let There Be Light », 1940) ; op. cit. note 15.

[34] Robert A. Heinlein, Farnham’s Freehold, G. P. Putnam’s Sons, 1964.

[35] Robert A. Heinlein, En terre étrangère (Stranger in a strange land, 1961) ; op. cit. note 2.

[36] Robert A. Heinlein, Le Chat passe-muraille (The Cat Who Walks Through Walls, 1985) ; op. cit. note 20.

36a « “You promised me waffles every morning. You promised me. You did.” […]

Did Maureen say how waffles should be served? With drawn butter and maple syrup and plenty of crisp bacon… accompanied by fruit juice and coffee. The juice should be ice-cold; the rest should be hot. »

[37] Par exemple dans « Qu’il est bon de revenir ! » (« It’s Great to Be Back », 1947) ; op. cit. note 13 : « The delivery cupboard buzzed while he was shaving. He answered it and served Jo breakfast in bed. »

ou dans Au-delà du crépuscule (To Sail beyond the Sunset, 1987) ; op. cit. note 6 : « I became addicted to travel in a luxury liner in nothing flat. […] Breakfast in bed. »

Mais c’est un luxe qui est mal vu ou refusé aux jeunes ou aux gens de l’espace par leur éthique de travail :

par exemple dans Rocketship Galileo (1947 ; op. cit. note 16) : « “I’m tired,” Ross answered as he snuggled back into the bedding. “I think I’ll have breakfast in bed.” »

ou dans Citoyen de la galaxie (Citizen of the Galaxy, 1957) ; Livre de poche SF, 2011, traduction de Hélène Bouboulis (1982) : « But breakfast in bed was not in Thorby’s training. »

[38] Robert A. Heinlein, Robert A. Heinlein, Au-delà du crépuscule (To Sail beyond the Sunset, 1987) ; op. cit. note 6. « We had champagne for breakfast. »

[39] « His Happy Destiny » : titre de la cinquième et dernière partie du roman En terre étrangère ; cf. note 2.

[40] Citation de Robert A. Heinlein, Le Vagabond de l’espace (Have Space Suit — Will Travel, 1958) ; op. cit. note 18 : « No, Kip. Oh, I’m sorry I didn’t tell you at breakfast! But Daddy says never to break any news until after his second cup of coffee»

[41] Citation de Robert A. Heinlein, Vendredi (Friday, 1982) ; op. cit. note 1 : « Along toward the second cup of coffee Burt said, “Well, dear?” Anna said, “Shall I?” “Go ahead, hon.” »

[42] Citation de Robert A. Heinlein, « L’Étrange profession de Mr Jonathan Hoag » (« The Unpleasant Profession of Jonathan Hoag », 1942) ; dans le recueil Le Livre d’Or de la science-fiction : Robert Heinlein, Pocket, 1981, pp. 215-347, traduction de Jean-Pierre Pugi : « He had the coffee and the orange juice waiting by the time she appeared in the kitchen. » […] « I shouldn’t have talked business before breakfast. “Have your coffee — you’ll feel better.” »

[43] Citation de Robert A. Heinlein, Le Chat passe-muraille (The Cat Who Walks Through Walls, 1985) ; op. cit. note 20 : « “My question is this: May I have another cup of coffee? This time with cream? Please?” “Here-catch !” My request appeared on my lap table. Hazel blurted, “Richard, it’s true! All of it.” I sipped the fresh coffee. »

[44] Citation de Robert A. Heinlein, « La Réserve » (« Coventry », 1940) ; op. cit. note 25 : « But Mother Johnston had thrown together an appetizing breakfast for him. He let coffee restore his courage as Magee talked. »

[45] Par exemple dans Vendredi (Friday, 1982) ; op. cit. note 1 : « J’ai débarrassé les couverts qui, apparemment, étaient ici récupérés et non recyclés, ce qui indiquait certaines tendances vieux jeu chez Janet. Elle a refait du café et puis nous nous sommes tous installés dans la cuisine pour écouter les nouvelles, plutôt que dans le grand salon. » soit « After I cleared the breakfast dishes (salvaged rather than recycled; Janet was old- fashioned in spots) and Janet made another pot of coffee, she turned the news on again and we settled back to watch it and discuss it. »

[46] Robert A. Heinlein, En route pour la gloire (Glory Road, 1963) ; op. cit. note 28.

46a « Breakfast later,” she said. “Just a cup of coffee for you now, too hot and too black– best you be bad tempered. Rufo is starting the talk with Igli.” She served it to me in a paper cup.

I drank half a cup, burned my mouth and spat out grounds. […]

About then that paper cup came apart and scalded my fingers. “Want some more?” Star asked.

I blew on my fingers. “No, thanks. This is Igli?” »

46b « Coffee comes in five descending stages: Coffee, Java, Jamoke, Joe, and Carbon Remover. »

[47] « Mocha, Kona, Turkish and Proxima coffees~ blended or straight; » in Robert A. Heinlein, Au-delà du crépuscule (To Sail beyond the Sunset, 1987) ; op. cit. note 6.

[48] Cité dans Le Chat passe-muraille : « What was it the Red Queen did? Believe seven impossible things before breakfast. »

Hazel a raison de douter de Richard : cette citation du cinquième chapitre de Alice à travers le miroir (Through the Looking Glass, 1871), de Lewis Carroll, est prononcée par la Reine Blanche et il s’agit en fait de six choses et non pas sept : « I daresay you havent had much practice,said the Queen. When I was your age, I always did it for half-an-hour a day. Why, sometimes Ive believed as many as six impossible things before breakfast. », soit, en traduction française : « Je suppose que tu manques d’entraînement. Quand j’avais ton âge, je m’exerçais à cela une demi-heure par jour. Il m’est arrivé quelquefois de croire jusqu’à six choses impossibles avant le petit-déjeuner. »

[49] Robert A. Heinlein, « Un self-made man » (« By His Bootstraps », 1941) ; dans le recueil Le Livre d’Or de la science-fiction : Robert Heinlein, Pocket, 1981, pp. 33-94, traduction de Jean-Pierre Pugi.

[50] Robert A. Heinlein, Farnham’s Freehold (1964) ; op. cit. note 34.