Sounds of the Body
Sons du corps
Les sons de ton propre corps. Surtout dans ta tête – boîte à son, calebasse. Mâchoires mastiquant de la salade, croquant des crackers, étanchant la soif. Respiration presque silencieuse, pas tout à fait. Qu’on la remarque, elle cesse de l’être. Les yeux et les oreilles émettent-ils un son ? J’espère que non. Langue remuant dans la bouche. Jointures des doigts craquant. Des sons là-dessous… tu devines où — désolé. Peut-être l’estomac qui gargouille alors qu’un nuage s’accroche là-haut.
Lorsque ton corps est en mouvement, ce mouvement déploie bien sûr des constellations de sons, et on peut en entendre un peu si on fait attention. Mais je m’interrogeais sur les sons du corps en dehors du mouvement : assis devant une table, ou simplement debout, allongé. Et sans vocalisation. Ton corps alors fait peu de son, en dehors de la boîte à son de ta tête. Si tu es sûr que tu peux entendre les battements de ton cœur, personne d’autre ne le peut.
Sounds of the Body
The sounds of your own body. Especially inside your head; sound box, calabash. Jaws chewing salad, crunching crackers, slaking thirst. Breathing almost silent not quite. Less so the more you notice. Do eyes, ears make a sound? I hope not. Tongue wagging in mouth. Knuckles cracking. Sounds down there you know where—excuse me. Maybe stomach gurgles as a cloud hangs up above.
When your body is in motion, of course, that motion lays out constellations of sound, and you can hear something of that if you pay attention. But I was wondering about the sounds of the body not in motion; sitting at a table, or simply standing up, lying down. And without vocalizing. Your body then makes little sound, outside the sound box of your head. When you are sure you can hear your heart beating, no one else can.
Illustration : Florence Albrecht, Calebasse-crâne, 2018.