Laurent Pina

    Tombé dans la musique aux alentours de 7 ans grâce à un professeur de musique itinérant qui m’a fait découvrir le Sacre du Printemps de Stravinsky — « La musique s’écoute fort », disait-il en sortant deux énormes baffles d’un mètre de haut d’une armoire en métal sombre. Je me souviens en avoir pris plein les oreilles, tout vibrait et moi avec. Je m’empressais de me faire offrir le 33T du Sacre interprété par Stravinsky lui-même au Noël suivant, par mes parrain-marraine qui me prirent pour un extraterrestre. Autour de 10 ans, je découvrais à la faveur d’un cadeau d’entreprise reçu par mon père, les sonates et partitas pour violon seul de Bach par Henryk Szeryng chez CBS. À nouveau ce fut un choc. Le Conservatoire de Musique de Grenoble ne viendra pas à bout de mon amour déjà bien ancré de la musique, mais il s’en est fallu de peu que cela ne devienne pas une source de dégoût. J’enchaînais, en musicien moyen, la flûte à bec, le chant choral, le violon et enfin le chant soliste, plus tard. À 14 ans je rentrais en Rock, comme d’autres en religion, avec Police et l’album Synchronicity. Avec cet album, je découvrais le goût du soufre et de l’interdit (bizarrement) et j’élargissais mes horizons musicaux, sans abandonner le grand répertoire. En même temps que Police ou AC/DC, je découvrais Mahler, Bruckner et Chostakovitch. Je croisais brièvement Bertrand Tavernier et « ses amis américains », juste le temps d’être contaminé à vie par sa passion du cinéma. Puis vint naturellement le jazz. DJ dans la plupart des soirées qui débutèrent à l’adolescence, au temps du double lecteur de cassettes, la musique et le cinéma occupent une part essentielle, encore aujourd’hui, de mon temps libre, comme souvent les passions qui viennent de loin. À nouveau praticien-dilettant de la musique entre amis, discophile qui s’entête à acquérir des CD’s à l’heure de la dématérialisation des supports, cinéphile moins acharné et compulsif qu’à vingt ans, mais toujours exigeant, je poursuis mon chemin de curiosités, en quête de nouvelles expériences intenses, musicales et artistiques en tout genre.

    photo de éric planes au bord de l'eau